En juillet 2019 le Pacte vert (Green deal) a été pour Ursula Von der Leyen le principal argument pour défendre son élection à la tête de la Commission. C’était une idée-force[1].  Le concept permettait de rompre avec le spectre des politiques d’austérité et de tenir compte des bons résultats des Verts aux élections européennes. Il ouvrait aussi le jeu politique.

Au sein du Parlement européen, le Green deal avait de longue date été porté par les députés écologistes, particulièrement les Verts allemands.  Il parlait plus à gauche encore en Europe (Manifeste du Green New Deal for Europe de Diem 25, mouvement de Yanis Varoufakis) et aux Etats-Unis, chez les démocrates (Alexandra Ocasio-Cortez). Le Green deal européen pouvait associer l’ambition internationale, la transformation des sociétés et des économies européennes, et un projet fédérateur. Ursula von der Leyen n’avait-elle d’ailleurs pas rappelé dans son discours que la période qui s’annonçait serait marquée de profondes évolutions géopolitiques liées selon elle à l’écologie et au numérique? 

Deux ans après, le Green deal est la clef de voûte du programme de la Commission. Création d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe, veto sur les accords de commerce avec des pays qui ne respectent pas l’Accord de Paris, fonds de transition de 100 milliards d’euros pour les régions affectées par la conversion (dépendance au charbon), plan ferroviaire pour se déplacer en Europe sans recourir à l’avion, normalisation verte, transformation du modèle agricole, fin des financements aux énergies fossiles par la Banque Européenne d’investissement (renommée Banque du climat), qui consacrerait 50% de ses financements d’ici 2025 à la lutte contre le changement climatique, en mobilisant des fonds importants (1000 milliards d’euros d’ici 2030). En dépit de la pandémie,  la Commission européenne a maintenu le cap et publié des textes d’application ambitieux – feuille de route de la Fourche à la fourchette sur l’agriculture et l’alimentation en mai 2020[2], ou nouveau plan sur l’économie circulaire en mars 2020. En juillet 2021 elle a enfin rendu public un  paquet climat (« Fit for 55 ») comportant 12 propositions de directives, pour adapter les politiques de l’Union européenne en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030; l’Europe deviendrait ainsi le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050.

L’envie est claire: assumer une forme de leadership climatique par l’exemple, se lancer un défi interne pour construire son influence internationale.

Une Europe puissance verte?

Personne n’a aujourd’hui les clés de ce que serait une diplomatie climatique efficace et convaincante, ni à l’échelle multilatérale, ni dans les relations bilatérales ou régionales. Les Conférences des parties (COP) des Nations Unies sont des moments de négociations incontournables mais n’ont pas permis de définir des contraintes multilatérales à la hauteur de l’urgence climatique. Si l’Accord de Paris fixe l’objectif d’un dérèglement contenu entre 1,5 et deux degrés, les politiques actuelles des Etats tendent vers trois degrés. La multiplication des alertes scientifiques a accentué la déception des citoyens qui dénoncent le manque de courage, et le cynisme des gouvernements. Le fonds vert voté à Copenhague en 2009, destiné à aider les pays les plus vulnérables peine encore à atteindre le montant de 100 milliards de dollars convenu. L’urgence climatique se déploie dans un monde plus instable, où Chine et Etats-Unis notamment sont dans une situation de « paix froide », et où les démocratures prospèrent. La Chine se veut puissance verte mais multiplie en parallèle les offensives territoriales et économiques. Les Etats-Unis cherchent à combattre l’offensive chinoise dans l’Indo-pacifique. (Aukus) alors que leurs relations avec leurs alliés européens sont en crise.  Si la conscience écologique progresse, ce sont aussi les guerres qui menacent, les désirs d’hégémonie qui s’affichent, et surtout l’incertitude qui domine. Bien sûr, l’Union européenne, est dans une situation différente des Etats-Unis ou de la Chine. Mais elle doit tenir compte du contexte international pour construire sa crédibilité.

Le débat sur l’Europe puissance est justement revenu sur le devant de la scène avec les évolutions de la relation transatlantique (OTAN, retrait d’Afghanistan). Il ne date pas d’hier. Dès les années 1970, l’auteur norvégien Johan Galtung avait évoqué une superpuissance en devenir. Plusieurs  concepts étaient venus prolonger l’interrogation sur la quête d’une d’influence qui ne renie pas les principes fondateurs autour de la paix et la promotion de la démocratie par le « doux commerce ». Puissance normative, puissance civile, puissance tranquille, « soft power ». Sans convaincre. Faute de projet structuré sans doute, par défaut de volonté politique des Etats membres aussi. L’urgence climatique saura-t-elle faire naître une nécessité?

Les enjeux climatiques échappent en tous cas à une vision géopolitique classique. Et pour cette raison même l’Union européenne pourrait y faire valoir certains avantages comparatifs[3]. Les questions écologiques concernent d’abord toutes les échelles, l’ensemble de la planète. C’est un enjeu sans frontières par excellence, même si les personnes et plus largement les êtres vivants ne sont pas affectés de la même manière selon les lieux où elles habitent, les sociétés où elles vivent, leurs écosystèmes. Cela explique que l’approche des Conférences des parties sur le climat s’organise autour de la notion de responsabilité commune mais différenciée des Etats, ce qui permet de reconnaitre l’universalité des questions posées par les dérèglements mais de différencier les responsabilités  selon l’histoire, les moyens financiers et la puissance des Etats, leur situation géographique et économique. Dans cette perspective, ne pas être un Etat mais une communauté d’Etats comme l’Union européenne, avec un fonctionnement hybride entre le fédéral et l’interétatique, peut être un atout, en autorisant à créer des dynamiques collectives inédites. L’Union européenne peut par exemple être une puissance médiatrice – entre les Etats plus vulnérables et les autres. Et ce d’autant plus qu’elle est déjà dans un exercice de médiation permanent entre ses Etats-membres.

Mais pour être crédible, l’Union européenne doit justement résoudre les contradictions et les tensions entre Etats-membres que le Pacte vert a dévoilés. Car si le Green deal pose à l’Union européenne des questions qu’elle connaît bien lorsqu’il s’agit de passer de dispositions d’ordre juridique, procédurales, à la réalité des pratiques nationales, leur ampleur est inédite. Il y a d’abord bien sûr le défi énergétique lorsqu’il s’agit de mener la conversion des économies qui dépendent fortement du charbon ( Pologne, Allemagne, République tchèque). Mais aussi à rompre plus largement avec une certaine culture « du donnant-donnant « (« I want my money back ») où les intérêts bien compris des Etats et des acteurs économiques les plus puissants l’emportent sur un projet commun. Cette démarche suppose en outre des alliances fortes et actives entre la Commission et le Parlement européen, institutions les plus favorables à ce projet, mais aussi les Etats membres qui souhaitent aller de l’avant. Et celles-ci ne peuvent pas être considérées comme acquises une fois pour toutes. Si la France a ainsi dès l’origine soutenu le Green deal, elle n’a pas pour autant renoncé à défendre pour la PAC une position en retrait de la feuille de route du Green deal sur l’agriculture. Au-delà des tensions entre intérêts nationaux et impératif écologique il reste enfin un travail en profondeur à faire pour lier le Green deal à des objectifs de justice sociale concrets. Construire un vrai réseau ferroviaire européen impliquera par exemple de résoudre certaines contradictions entre investissement public et règles de concurrence et de tenir compte des spécificités nationales. Faut-il rappeler qu’en France au printemps 2018 un mouvement de grève massif contre une mise en concurrence européenne qui condamnait les lignes de train régionales a secoué des agents de la SNCF? Et que dire de l’optimisme sur la création d’emplois verts? Là encore il n’y a pas de magie. L’urgence est aujourd’hui de prévoir des plans de formation adaptés pour des millions de personnes et de mettre en place une écologie industrielle, de relocaliser certaines productions, de repenser la mondialisation actuelle. Et d’adosser en amont la transformation verte à la prise en compte des destins humains. Sinon les Gilets jaunes français pourraient bien essaimer dans l’ensemble de l’Europe.

La complexité des relations entre Etats, la richesse et la diversité d’intérêts du jeu d’acteurs européen, peuvent-ils être une chance, et l’occasion de faire valoir une forme de savoir-faire? Le Green deal européen pourrait-il être le laboratoire de négociations climatiques plus larges?. Ces interrogations sont centrales. Comme l’ont montré les difficultés d’application de l’Accord de Paris, le principal sujet reste en effet aujourd’hui de faire atterrir la diplomatie climatique,. Or l’Union européenne est par excellence un lieu où les voies d’un atterrissage sont possibles. Reste à y croire et le faire.

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L’Union européenne sur la scène mondiale

La crédibilité de l’Union européenne à être puissance exemplaire et médiatrice sur les enjeux climatiques doit aussi s’envisager en comparaison des ambitions d’autres nations. Qu’en penser  par rapport au modèle chinois d’un leadership climatique appuyé sur un régime autoritaire et offensif? Et que dire de la position américaine, lorsque l’un des premiers actes politiques de Joe Biden a été de réintégrer l’Accord de Paris?

Depuis l’Accord de Paris, la Chine a progressivement affirmé son ambition climatique avec l’objectif affiché de profiter du retrait américain sous Donald Trump. L’expression de « civilisation écologique » a même fait son entrée dans la Constitution chinoise en 2018. En septembre 2020 devant l’assemblée générale des Nations-Unies Xi Jinping avait annoncé que son pays s’était fixé deux objectifs : atteindre le pic d’émissions de CO2 « avant 2030 », et surtout la neutralité carbone « avant 2060 ». Cette année, devant la même instance, le Président chinois a confirmé ces choix en s’engageant cette fois à ne plus financer de nouvelles centrales à charbon à l’étranger[4]. Xi Jinping assume de présenter les transformations qu’appelle la transition écologique comme une chance et non plus seulement une crise et une menace. Pékin y voyait même un outil d’influence pour donner une consistance aux “nouvelles routes de la soie ». Selon Coraline Goron, il en a fait « un récit positif, un élément clé du « rêve chinois » et de la « nouvelle ère » de renouveau pour la nation ».

Certes la Chine reste le premier pays pollueur au monde, certes l’Etat chinois peine souvent à imposer ses décisions aux provinces, mais la détermination chinoise en matière de développement des énergies renouvelables n’en est pas moins impressionnante, ce qui lui permet d’ailleurs d’en tirer des bénéfices très importants à l’exportation.  Son exemple alimente même en Europe des interrogations sur les liens supposés entre urgence écologique, autoritarisme et efficacité. Si les engagements chinois du fait de la volonté d’imbriquer étroitement stratégie d’influence, offensive économique, et autoritarisme politique n’échappent pas des contradictions d’ordre économique (croissance/maîtrise des consommations/frugalité), la principale question posée par le modèle chinois reste celle de la déconnection entre la société et la stratégie gouvernementale. Imposer une transition énergétique top down à marches forcées est-il viable à moyen terme? Peut-on construire une puissance verte en faisant ouvertement l’impasse sur tout dialogue démocratique? Peut-on faire confiance au régime chinois lorsqu’il s’agira d’évaluer la réalité des transformations effectuées par exemple pour lutter contre les pollutions industrielles massives qui existent sur son territoire? 

Du côté des Etats-Unis, après élection de Joe Biden, les Américains ont d’emblée souhaité réintégrer l’Accord de Paris organisant le Sommet Earth Day en avril 2021. Ils ont aussi promis de doubler le montant de leur aide aux pays en développement pour faire face au changement climatique. Sur le front intérieur, l’accent est mis sur la décarbonation de l’économie américaine en faisant le lien avec la relance post covid. L’effet d’entraînement des Etats-Unis sur les engagements d’autres pays jouera indéniablement. Mais la position du gouvernement américain semble surtout guidée par des considérations économiques. Il s’agit de créer des emplois par la conversion vers les énergies durables et renouvelables, et de réduire la facture des événements météorologiques extrêmes. Mais aussi de concurrencer la Chine en devenant leader à l’exportation sur les nouvelles filières (par exemple la voiture électrique, mais aussi les batteries, les stations de recharge avec les innovations de Tesla, ou la conversion de General Motors). Le plan de relance de l’économie américaine réserve environ 600 milliards de dollars à cette conversion vers les énergies vertes. Finalement la position américaine est fragile au regard du climatoscepticisme assumé dont avait fait preuve Donald Trump pendant son mandat et de l’influence qu’il conserve chez les Républicains. Et dans le pays lui-même  Que se passerait-il en cas d’alternance et comment vont évoluer les débats internes au pays sur ces enjeux?

Mais sur la scène internationale la question climatique ne se résume plus aujourd’hui à la position des Etats. Davantage que la défense ou même la politique étrangère, les enjeux climatiques ont donné lieu à l’émergence de nouvelles formes d’interpellation démocratiques, qui résonnent à l’échelle mondiale, même si elles possèdent certaines spécificités nationales ou locales. Il y a là un nouvel altermondialisme à l’intensité particulière nourri par le sentiment d’urgence et les alertes scientifiques. Les mobilisations de la jeunesse sont devenues régulières, elles sont désormais inscrites dans la temporalité politique du monde. “ Changeons le système, pas le climat ! ” scandent les manifestants. Au-delà de la jeunesse c’est une véritable bataille culturelle qui se joue autour du climat remettant en question la croissance, le productivisme et la conception actuelle de la  mondialisation.

L’interpellation aux Etats est un fait incontournable. Elle inclut de plus en plus souvent une réflexion sur ce que seraient des politiques publiques ou des institutions adaptées à l’urgence écologique. Ainsi, en novembre 2020 un groupe de jeunes du mouvement Fridays for future, soutenu par l’association caritative britannique Students Organising for Sustainability, a organisé la « Mock COP26 », en référence à la conférence climat, la COP26, qui devait se tenir à Glasgow, repoussée d’un an pour cause de pandémie. . « Nous allons montrer au monde ce qui se passerait si les jeunes étaient les décideurs et à quoi une COP devrait ressembler », déclarait l’un des organisateurs. Cette réunion a débouché sur la rédaction d’un traité pour modifier les politiques publiques. La multiplication des procès climatiques, des Etats-Unis aux pays européens (Pays-Bas, France,Royaume-Uni), pour faire pression sur les institutions participe de la même logique. Elle est aujourd’hui accueillie de plus en plus favorablement par les juges[5].

L’urgence climatique réalise donc un mix inédit entre négociations de type diplomatique et mobilisations démocratiques, avec une pression de plus en plus forte mise sur les institutions pour qu’elles changent et portent des politiques publiques de rupture. Au sein même des institutions, les partisans de mesures plus radicales font d’ailleurs entendre leur voix[6]. Ce sont les grands groupes économiques et les gouvernements qui sont interpellés, accusés de laisser de côté la solidarité intergénérationnelle et les choix qu’appelle la menace des dérèglements. Face à ces mouvements, l’Europe pourrait être de nouveau une institution médiatrice et faire valoir une forme d’exemplarité et de vision grâce au Green deal. Pourvu bien sûr que ses propres engagements climatiques reposent sur une dynamique réelle et que les voix discordantes en son sein restent minoritaires. La place éminente du droit dans l’interpellation aux Etats n’est d’ailleurs pas si éloignée de la culture institutionnelle européenne associant étroitement droit et politique.  Cette situation est aussi pour l’Europe mal aimée des citoyens une occasion de se construire une nouvelle légitimité.

Conclusion

On ne peut qu’être frappé de voir qu’en quelques mois l’écologie a offert à l’Union européenne la vision et les moyens d’une dynamique dont elle semblait dépourvue depuis plusieurs années, en interne comme vis-à-vis du reste du monde. Au moment où les manifestations sur le climat se déroulent de l’Australie à la Suède, en passant par le continent américain, et mobilisent des millions de jeunes, ce projet permet de lier une ambition institutionnelle à une dynamique sociale puissante. Le Green Deal n’est pas seulement un programme économique et social. Il est un point d’appui pour des aspirations démocratiques qui existent bien au delà de l’Europe.

Mais construire la crédibilité européenne sur ces sujets ne saurait s’envisager sur le seul Green deal. Il s’agit plus largement pour l’Europe de s’autoriser à avoir une vision historique et de se projeter dans le futur autour des enjeux climatiques. C’est un exercice difficile pour une Union européenne qui s’est justement créée pour tourner le dos aux guerres mondiales. L’objectif d’une construction de la paix l’a en effet conduite à développer un narratif apolitique pour échapper aux valeurs belliqueuses qui gouvernent l’univers de la puissance et sont aujourd’hui particulièrement sensibles. Le moment est désormais venu pour l’Europe de prendre le risque d’entrer de plein pied dans le monde contemporain. C’est ce que réclame le projet d’un leadership climatique dont le Green deal peut être l’outil mais non la fin en soi.

Là où il faut élaborer des consensus rendant possible des désaccords, l’Europe a souvent affectionné les consensus qui cachent les désaccords. Cette difficulté majeure éclaire les difficultés à se confronter aux conflits internes, autrement que par le droit. N’aimant pas les divisions, les désaccords, les scissions, l’Europe se réfugie derrière la règle de l’unanimité. Habitué à pratiquer la morale et le droit plus que la politique, comment le concert des nations européennes peut-il jouer sa partition face aux conflictualités inhérentes aux enjeux climatiques? L’Europe saura-t-elle envisager ces enjeux dans l’ensemble de leurs dimensions sociales, migratoires, d’affrontements économiques, de soutien aux plus faibles? Cela suppose indéniablement de repolitiser l’univers européen et d’y faire naître une dynamique qui associe efficacité, démocratie et ouverture au monde. 

Plutôt que d’imaginer un Etat dépassant les Etats, il faut voir dans l’Europe une association de plusieurs histoires, l’entrecroisement d’une pluralité de peuples susceptibles de s’accorder sur une représentation de l’avenir. C’est ce que peut permettre le Green deal s’il s’adosse à de véritables considérations sociales et à un intérêt pour le monde qui tourne le dos à la conception d‘une Europe forteresse. Paradoxalement, l’Europe est, du fait de la mise en relation des Etats qu’elle organise, une institution qui peut prétendre à exercer un rôle déterminant dans le nouvel ordre climatique à bâtir. Encore faut-il qu’elle trouve le sens de son récit et assume de relancer une dynamique, d’assumer de construire un avenir ,pour des nations diverses. C’est aujourd’hui ce que lui demandent des citoyens de plus en plus nombreux.

[1] « A une idée vraie on ne peut opposer qu’une réfutation, alors qu’à une idée-force il faut opposer une autre idée-force, capable de mobiliser une contre-force, une contre-manifestation » (Pierre Bourdieu Propos sur le champ politique Presses universitaires de Lyon 2000)

[2] Selon le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, « la crise du coronavirus a montré à quel point nous sommes vulnérables, et combien il est important de restaurer un équilibre entre les activités humaines et la nature ».

[3] Dans son discours de juillet 2019 Ursula Von der layent avait d’ailleurs associé le Green deal et la géopolitique aux côtés des enjeux numériques

[4] Paradoxalement, la Chine premier développeur d’énergies renouvelables, soutenait aussi le développement du charbon partout ailleurs, au Vietnam, au Bangladesh, en Indonésie

[5] Par un jugement rendu le 14 octobre 2021, le tribunal administratif de Paris a pour la première fois, enjoint à l’Etat de réparer les conséquences de sa carence en matière de lutte contre le changement climatique. La réparation de ce préjudice implique non seulement l’adoption de mesures propres à le faire cesser mais également que celles-ci soient mises en œuvre dans un délai suffisamment bref pour prévenir l’aggravation des dommages constatés. Le dépassement du plafond des émissions de gaz à effet de serre fixé par premier budget carbone (2015-2018) devra être compensé au 31 décembre 2022, au plus tard.

[6] Le Haut conseil pour le climat instance indépendante créée en 2018 après le déclenchement du mouvement des gilets jaunes a ainsi critiqué le projet de loi Climat et résilience du gouvernement français jugeant son niveau d’ambition insuffisant.