De plus en plus, la communication est dominée par une poignée de langues, à mesure que décline l’immense diversité passée des langues humaines au contact du changement économique, de la technologie et de la dégradation de l’environnement. Même s’il est sans doute impossible d’inverser totalement cette tendance, gouvernements et ONG se doivent d’envisager des mesures de protection du langage, en ce qu’il constitue une facette incontournable de la culture humaine.

L’incendie qui a consumé le Museo Nacional do Brasil en septembre 2018 est tragique à plus d’un titre, au-delà des lamentations de Michel Temer, le président brésilien de l’époque, qui déplorait une perte « incalculable » en termes de culture et de connaissances humaines.. Les coupes budgétaires pratiquées par le gouvernement national, combinées à l’absence d’eau dans les bouches d’incendie les plus proches du sinistre – conséquence desdites coupes –, ont entraîné l’annihilation pour ainsi dire totale de l’ancien palais royal, qui abritait le musée et l’ensemble des objets qu’il contenait. Bernardo Mello Franco, un éditorialiste brésilien, a qualifié cette perte de « crime contre nos générations passées et futures ».

Parmi les pertes, il faut recenser les documents détenus et conservés par le Centre des langues indigènes. Au moment de la rédaction de cet article, le musée et les bureaux qui lui sont associés commencent tout juste à passer les débris au crible afin de déterminer ce qui a survécu et ce qui est perdu. Dans la mesure où le centre était le seul lieu où se trouvaient conservés des bandes sonores et des documents écrits de langues aujourd’hui disparues, leur destruction signifie que ces langues jadis parlées par certains peuples sont désormais perdues à jamais. Depuis lors, Jair Bolsonaro, le président nationaliste nouvellement élu, n’a pas caché son intention de relancer la déforestation de la région amazonienne (ndlr : depuis l’écriture de l’article la forêt amazonienne a subi de très graves feux durant l’été 2019). Son parti, ainsi que d’autres partis animés du même esprit, ont enregistré des gains en sièges au sein des deux chambres du Congrès national du Brésil. Il va sans dire que l’expansion de l’abattage aura un impact drastique et dangereux sur la capacité de la planète à se débarrasser du dioxyde de carbone. Du point de vue des coûts humains, elle mettra à tous égards une pression supplémentaire sur les peuples indigènes qui vivent dans cette région. La relance de l’exploitation forestière menacera non seulement leurs habitats et leurs sources alimentaires, mais également leur culture, étant donné qu’ils seront contraints de décider s’ils restent sur place ou s’ils se déplacent vers des zones urbanisées. Comme nous l’a montré l’histoire dans d’autres scénarios de migration forcée, les langues que ces migrants ont apporté dans leur nouveau cadre de vie déclinent le plus souvent au bout de quelques générations.

La destruction du Centre souligne la nécessité de renforcer la préservation et la protection du langage humain, une idée qui n’est d’ailleurs pas nouvelle. Il existe plusieurs consortiums et centres mondiaux créés aux fins d’éviter la disparition de notre histoire linguistique. Parmi eux figure notamment le Rosetta Project, qui contient déjà les textes parallèles de plus d’un millier de langues gravés sur des disques à une échelle microscopique, et qui s’inspire de la célèbre pierre de Rosette, exposée au British Museum, grâce à laquelle les chercheurs ont pu faire renaître la connaissance des hiéroglyphes égyptiens. Sa mission officielle inclut la préservation de la diversité culturelle et linguistique afin « qu’aucune langue ne puisse disparaître sans laisser de traces ». Et c’est en lien avec ce dernier point que les arguments environnementalistes et écologiques passent à l’avant-plan. La préservation des langues ne concerne pas que la culture humaine, elle touche également à la préservation de l’environnement. Elle touche tant à la justice écologique qu’à la justice sociale. Cette préoccupation, les défenseurs de l’environnement et les Verts des quatre coins du monde devraient se l’approprier.

Un exemple : la Réserve mondiale de semences du Svalbard

En 2006, les pays nordiques ont créé la Réserve mondiale de semences du Svalbard. Leur objectif était de rassembler et de préserver un échantillon complet d’ADN des semences et céréales de la planète. Le magazine Science cite le premier ministre norvégien de l’époque, Jens Stoltenberg, déclarant que le centre « contribuera à garantir notre sécurité alimentaire [et] à protéger notre patrimoine culturel ». Sa déclaration souligne deux points clés. Le premier, évident, concerne la sécurité alimentaire. Grâce à ce projet, les produits agricoles menacés par le changement climatique anthropique (ou d’une autre nature) ne seront pas perdus du point de vue des besoins humains et pourront même être réintroduits dans le futur. Quant au volet culturel, il revêt tout autant d’importance. La nourriture est un aspect central de la culture humaine. Nous en avons biologiquement besoin pour subsister et toutes les cultures humaines à travers l’histoire ont créé des rituels et des pratiques autour de la préparation et de la consommation de la nourriture [1].

La Réserve mondiale de semences est destinée principalement à une situation où une catastrophe mondiale viendrait anéantir notre approvisionnement alimentaire. Le changement climatique n’est qu’une menace parmi d’autres pesant sur nos sources de nourriture. La technologie – largement responsable du changement climatique – en constitue une également, à travers le clonage et les aliments génétiquement modifiés. Ces deux problématiques entrent également en ligne de compte dans la disparition des langues humaines et c’est à cet égard que l’argumentaire écologique s’applique à la conservation des langues, non seulement du point de vue de la façon de s’attaquer à cet enjeu, mais aussi quant à ce qui justifie son importance.

La détresse des langues « minoritaires » de la planète

Partout dans le monde, les langues sont à la peine pour toutes sortes de raisons et nombreuses sont celles qui s’éteignent pour des causes naturelles. D’autres sont menacées par des facteurs sociopolitiques. Par exemple, le déclin historique du gaélique écossais a commencé au moment de son interdiction par le gouvernement britannique, dans le sillage des rébellions jacobites. L’expulsion des Gaëls qui en a découlé a contraint de nombreuses familles de langue gaélique à s’exiler et à se réinstaller dans les villes. Même si cette langue avait sa communauté et qu’elle fut un temps langue d’édition, l’environnement urbain de Glasgow et d’Édimbourg – ainsi que le système d’enseignement – étaient dominés par l’anglais, ce qui a entraîné son déclin au fil du temps.

Il existe des exemples plus récents d’hostilité linguistique. Citons le cas de l’opposition déclarée du parti unioniste démocrate d’Irlande du Nord à l’idée que l’irlandais puisse devenir une langue officielle ou bénéficier d’un soutien. Ou encore l’attaque des nationalistes espagnols contre l’enseignement en catalan dans les écoles, avant comme après la tentative d’indépendance catalane avortée. Auparavant, le catalan avait été totalement interdit, comme le basque d’ailleurs, pendant les trente-cinq années de la dictature de Francisco Franco. Dans d’autres cas de figure, l’opposition faite aux langues minoritaires prend un visage plus subtil. Le Parti conservateur britannique, par exemple, vote officiellement en faveur du gaélique écossais au Parlement écossais et ses tracts politiques sont clairement favorables à cette langue. Pourtant, comme le montre l’enquête Scottish Social Attitudes, les conservateurs de la base sont opposés à cette politique. Au-delà même du changement climatique et des enjeux technologiques, les Verts et les écologistes ont le devoir, dans le contexte de la justice sociale, de lutter pour le droit des gens à converser et à s’exprimer dans la langue de leur choix.

l’absence de diversité linguistique entrave l’accès aux connaissances nécessaires pour comprendre la biodiversité dans ses aspects scientifiques

La disparition des langues humaines agresse également la biodiversité en général et notre écosystème global. Si l’argument peut sembler spécieux en surface, une analyse critique de type holistique montre que ces facteurs sont bel et bien interconnectés. Tatsuya Amano et William Sutherland ont affirmé sans détours que le langage est une composante essentielle de notre compréhension de la biodiversité et de sa conservation. La question ne porte pas tant sur la diversité humaine en tant que composante biologique, bien qu’elle soit un facteur en soi, mais sur le fait que l’absence de diversité linguistique entrave l’accès aux connaissances nécessaires pour comprendre la biodiversité dans ses aspects scientifiques. Même si la recherche a mis en évidence que les recensements de la biodiversité sont plus nombreux dans les zones où les concentrations de locuteurs anglophones sont plus élevées, et caractérisées notamment par un niveau de PIB également élevé, ces zones en question n’étaient pas caractérisées pour autant par une biodiversité plus élevée [2]. Car en effet, le langage lui-même est un marqueur de la santé de la biodiversité mondiale. Il existe bel et bien des liens entre extinction d’espèces végétales et animales et extinction de langages humains [3].

La technologie est un autre enjeu, et potentiellement une arme à double tranchant. En guise d’exemple, internet est fortement dominé par les langues les plus parlées du monde. Par conséquent, ces langues poussent les langues « minoritaires » sur le côté parce qu’il est (soi-disant) justifié de rendre les sites aussi accessible que possible au plus grand nombre de personnes possible. D’un autre côté, internet offre une fantastique opportunité de préserver ces langues minoritaires en les numérisant afin que le monde au sens large puisse y avoir accès.

Changement climatique et langage humain

Dans la nature, les espèces végétales et animales apparaissent et disparaissent. L’évolution comme les épisodes d’extinction sont bien documentés tout au long de l’histoire géologique de la Terre. La science affirme désormais qu’en raison de l’activité anthropocentrique, nous sommes au bord d’un nouvel épisode d’extinction. Les gouvernements comme les sociétés sont déjà confrontés aux répercussions du changement climatique anthropocentrique.

La récente immigration en provenance du Moyen-Orient est un exemple précoce des défis qui nous attendent. De toute évidence, un grand nombre de ceux qui ont récemment migré en Europe l’ont fait pour échapper à la guerre et à la violence qui rendaient leur pays invivable. A l’image des Highlanders écossais qui ont migré de leurs fermes dans les villes, ces nouveaux migrants ont apporté leurs langues dans leurs valises. Les recherches sur les migrations ont aussi montré que leurs langues maternelles – surtout dans les villes – sont assez vite dominées ou remplacées par la langue véhiculaire de leur lieu d’accueil. Et lorsque ces migrants retournent chez eux, ces mêmes recherches suggèrent qu’ils emporteront avec eux leur nouvelle langue [4]. Étant donné que la grande majorité des opportunités d’emploi et de logements se trouvent dans les villes, et plus encore l’accès aux aides publiques, nous devons prévoir que les réfugiés climatiques tenteront de refaire leur vie dans des zones urbaines. Par ailleurs, dès que ces migrants seront arrivés dans leurs nouveaux foyers, la pression sociale et politique qui s’exercera sur eux pour qu’ils s’assimilent sera importante. Or, force est de constater la prolifération récente des exemples d’intolérance vis-à-vis des langues et des cultures « étrangères ». La montée en puissance des partis populistes partout en Europe peut être attribuée largement à l’intensification de l’immigration, notamment en provenance du Moyen-Orient.

Diversité et préservation des langues : comment procéder ?

Perdre une langue, c’est perdre l’accès – sans doute de façon permanente – à toutes les connaissances que cette langue utilisait pour communiquer, à plus forte raison si cette langue était l’unique médium dans lequel ces connaissances avaient été emmagasinées. En outre, les langues sont intrinsèquement liées aux cultures et une langue peut tout à fait être l’unique résidu d’une communauté éteinte. Même si une langue doit être redécouverte, elle peut s’avérer inintelligible si elle n’a pas été « enregistrée » sur une pierre de Rosette, comme en témoigne le manuscrit de Voynich, un volume illustré datant du début du XVe siècle signé par un anonyme (jusqu’à présent) et dans une écriture indéchiffrable.

C’est dans ce type de contexte que des institutions telles que le Centre des langues indigènes du Brésil et le Rosetta Project prennent toute leur importance. Dans le cas du premier et à la lumière de sa disparition tragique, des questions se posent quant à savoir si les langues éteintes ont été archivées dans un autre lieu et, si ce n’est pas le cas, pour quelles raisons.

L’objectif de la Réserve mondiale de semences du Svalbard est de s’assurer que les plantes cultivées ne soient jamais perdues, que ce soit pour les connaissances humaines ou les besoins de la consommation humaine. L’objectif du Rosetta Project est essentiellement le même, mais pour le langage humain, les connaissances intrinsèques qu’il recèle et les connaissances supplémentaires auxquelles il nous permet d’accéder. Bien entendu, il n’est sans doute pas aisé de « replanter » une langue et d’en refaire le langage véhiculaire actif d’une communauté au quotidien. La connaissance d’une langue peut néanmoins apporter de nombreux avantages à l’humanité. La persistance et l’usage du latin, toute langue morte qu’il soit, en apportent la démonstration positive.

Espérons que la catastrophe contre laquelle la Réserve du Svalbard est censée nous prémunir ne se produira jamais. Dans le cas contraire, elle donne à l’humanité ne fût-ce qu’une faible chance de pouvoir se nourrir tout en préservant certains des aspects de ses cultures liés à la nourriture. De la même façon, les consortiums et les initiatives tels que le Rosetta Project pourraient nous permettre de préserver nos cultures et nos connaissances à travers les mots qui les représentent. La technologie pourrait nous permettre de réintroduire des variétés végétales conservées au Svalbard et les théories sur la réimplantation environnementale et écologique nous guideront dans leur réintroduction. Ces mêmes théories pourrait nous guider dans la préservation et même, pourquoi pas, dans la recréation de communautés linguistiques. En matière d’extinction de la flore comme de la faune, l’extinction est d’ores et déjà « répandue ». Selon un rapport, quelque 47 % des espèces dans le monde ont déjà connu un épisode d’extinction local et ce type d’épisode devrait se multiplier au cours du prochain siècle [5]. En parallèle, le Rosetta Project prédit qu’au moins 50 % des langues du monde disparaîtront au cours des 100 prochaines années. Au minimum, extinction des espèces et extinction des langues semblent corrélées.

Compte tenu de la vitesse à laquelle disparaissent les langues, le temps est un élément essentiel si nous voulons préserver autant de connaissances linguistiques et culturelles que possible.

Les ministères de la culture, les universités, les organisations non gouvernementales et d’autres parties prenantes devraient intensifier leurs efforts pour que les langues – pas seulement celles qui sont menacées – soient conservées dans des réserves linguistiques. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires offre un socle en termes de soutien juridique à un tel projet, même si ce texte permet aussi aux États signataires une grande latitude quant aux mesures qu’ils prennent pour préserver les droits de ces langues et les communautés qui les parlent. Les États dotés d’une Constitution définissant une langue officielle sont parfois juridiquement contraints de ne pas soutenir des langues indigènes, régionales ou minoritaires, si elles n’y sont pas mentionnées. L’Union européenne, quant à elle, promeut le multilinguisme mais ses efforts officiels se concentrent sur les langues officielles de ses États membres. De ce fait, le seul lieu de l’UE où il est possible d’entendre l’éventail des langues nationales est le Parlement européen. Partout ailleurs, l’anglais, le français et l’allemand tendent à dominer tout simplement parce qu’ils sont couramment parlés et permettent une communication immédiate sans devoir recourir à des traducteurs ou à des services de traduction.

Si la préservation des langues minoritaires ne peut s’envisager sans soutien juridique et gouvernemental, il revient également à des institutions de toutes sortes de mettre ces langues en pratique au quotidien. Les institutions non gouvernementales joueront à cet égard un rôle de premier plan, à l’instar du Centre des langues indigènes du Brésil, où ces langues peuvent être conservées. La destruction physique de ce centre souligne par ailleurs la nécessité d’user de méthodes de conservation redondantes. Compte tenu de la vitesse à laquelle disparaissent les langues, le temps est un élément essentiel si nous voulons préserver autant de connaissances linguistiques et culturelles que possible. Le Rosetta Project a mis en vente des copies du disque sur lequel il a fait graver le texte dans 1000 langues différentes.

Ce n’est qu’un moyen parmi d’autres de les préserver et il devrait être évident que tout archivage doit être réalisé sur des médias multiples et ensuite répliqués. Un autre moyen de préserver ces langues est le recours à la « réimplantation » (dans le sens de la bioconservation) de ces langues à travers la création de communautés viables au sein desquelles elles seront utilisées au quotidien. Leur usage officiel dans les parlements et les gouvernements locaux est un bon point de départ, mais l’usage institutionnel ne pourra faire que les préserver. Par exemple, le latin est resté langue officielle de l’Église catholique romaine bien après qu’il ait cessé d’être un moyen de communication quotidienne dans toute l’Europe. Comme les autres êtres vivants, les langues évoluent au fil du temps et la mort fait partie du processus de la vie. Cela ne signifie pas qu’elles soient condamnées à s’éteindre. Si nous pouvons les préserver en tant que moyen de communication, tant mieux. En revanche, lorsque ces efforts ne peuvent ou ne pourront aboutir, nous avons l’obligation morale de conserver les connaissances contenues dans ces langues menacées pour qu’elles ne soient pas perdues dans la nuit des temps et de l’éternité.

Les réactions auxquelles a donné lieu l’incendie du musée national de Rio de Janeiro ont relevé à la fois de la tristesse et de la colère. Dans une large mesure, cette colère a ciblé le gouvernement brésilien, qui a permis que le musée tombe dans un état de délabrement avancé et n’a pas veillé à ce que les bouches d’incendie soient suffisamment approvisionnées en eau. Les dommages culturels sont toujours en cours d’évaluation, et ils sont incalculables. Si les archives des langues indigènes éteintes avaient été répliquées et préservées dans une réserve linguistique conçue sur le modèle de la Réserve mondiale de semences du Svalbard, nous aurions toujours accès à leurs connaissances aujourd’hui. Les sciences sociales et naturelles montrent qu’il existe un lien entre diversité écosystémique et diversité linguistique. Laisser s’effondrer la seconde revient à laisser s’effondrer la première. Les écologistes ont connaissance des dangers créés par la perte de la diversité écosystémique. Les dangers de la perte de notre diversité linguistique devraient être tout aussi évidents, comme devrait l’être notre devoir moral d’agir pour la défense de ces deux types de diversité.

Footnotes

1 Steel. (2013). Hungry City. Random House. Reissue edition.
2 Amano and W. Sutherland. (2013.) Four barriers to the global understanding of biodiversity conservation: wealth, language, geographical location, and security. Proceedings of the Royal Society, 280(1756), 1-7.
3 Gorenflo, S. Romaine, R. Mittermeier, & K. Walker-Painemilla. (2012). Co-occurrence of linguistic and biological diversity in biodiversity hotspots and high biodiversity wilderness areas. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 109(21), 8032-8037.
4 L. Cooper and R.J. Horwath (1973).“Language, Migration and Urbanisation in Ethiopia.” Anthropological Linguistics, 15(5), 221-243.
5 Weins. (2016). “Climate-Related Local Extinctions Are Already Widespread among Plant and Animal Species.” PLoS Biology, 14(12), 1-18.

La version originale de cet article, en anglais, a été publiée fin de l’année 2018. La présente traduction vers le français a été réalisée en octobre 2019.